Par JoĂ«l Chatreau âą Mise Ă jour 26/01/2015 Le camp dâAuschwitz-Birkenau, libĂ©rĂ© par lâArmĂ©e rouge il y a 75 ans â le 27 janvier 1945 â est le plus fort symbole de lâextermination des Juifs, des Tziganes, des Polonais, des SoviĂ©tiques et autres une vingtaine de nationalitĂ©s, orchestrĂ©e par le rĂ©gime nazi Ă lâĂ©chelle industrielle. Il est Ă©galement le seul camp de concentration Ă avoir instituĂ© la plus ignoble des mĂ©thodes dâidentification de ses prisonniers, en les marquant dans leur chair de maniĂšre indĂ©lĂ©bile avec un tatouage. Dans les autres camps Ă©tablis sous le IIIe Reich, les dĂ©portĂ©s avaient leur numĂ©ro de matricule cousu sur le vĂȘtement au niveau de la poitrine. Câest au dĂ©but de lâannĂ©e 1943 que le commandant dâAuschwitz, Rudolf Höss, dĂ©cida de faire tatouer tous les dĂ©tenus, hommes et femmes, Ă lâexception des seuls 14 juin 1940 est la date qui est considĂ©rĂ©e comme Ă©tant celle du tout dĂ©but de lâactivitĂ© du camp, installĂ© dans des quartiers vidĂ©s de leurs habitants de la ville dâOswiecim, dans le sud de la Pologne. Ce jour lĂ y arriva un premier convoi de 728 prisonniers politiques polonais. Mais ce nâest quâĂ partir de dĂ©cembre 1941 que le tatouage fut âtestĂ©â avant tout sur des dĂ©tenus soviĂ©tiques. ParticuliĂšrement maltraitĂ©s par les gardiens SS, ils mouraient en grand nombre sur 15 000 internĂ©s, seulement mille survĂ©curent et il devenait impossible de les recenser. La premiĂšre mĂ©thode de tatouage se transforma en torture une plaque, percĂ©e dâaiguilles qui formaient les chiffres du matricule, Ă©tait brutalement enfoncĂ©e dans la poitrine du dĂ©portĂ©, puis de lâencre Ă©tait apposĂ©e sur la peau incisĂ©e. A partir du printemps 1942, les Polonais seront soumis au mĂȘme cruel traitement. šTatouage systĂ©matique sur l'avant-bras gaucheCe nâest que le 22 fĂ©vrier 1943, comme lâindique une fiche rĂ©digĂ©e par la Kommandantur dâAuschwitz, que commence le tatouage systĂ©matique des dĂ©portĂ©s, Juifs ou non, qui ont Ă©chappĂ© Ă la mort dans les chambres Ă gaz car ils avaient Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s par les SS comme aptes au travail. A cause de lâimmensitĂ© du camp qui, avec ses 47 annexes, finit par sâĂ©tendre sur 40 km2, les nazis estiment que câest le meilleur moyen dâidentifier tous les prisonniers, y compris quand ils meurent. Le numĂ©ro de matricule sera dĂ©sormais tatouĂ© sur lâavant-bras gauche, en gĂ©nĂ©ral sur la partie externe mais aussi, Ă certaines pĂ©riodes, Ă lâintĂ©rieur de lâavant-bras. Ce sont des âschreiberâ, notamment des dĂ©tenus forcĂ©s Ă le faire, qui tatouent chiffre par chiffre Ă lâaide dâ le livre âMĂ©decin Ă Auschwitzâ, le mĂ©decin lĂ©giste Miklos Nyiszli, un Juif Hongrois, raconte âUn prisonnier pratique avec un instrument rempli dâencre un grand nombre de petites piqĂ»res sur mon bras. A la place de ces derniĂšres apparaissent des tĂąches bleutĂ©es et floues. Il me rassure, la peau va sâenflammer un peu, mais cela passera aprĂšs une semaine et les numĂ©ros apparaĂźtront nettement dĂ©tachĂ©sâ. A sa descente du train, si le dĂ©portĂ© est jugĂ© assez bien portant pour travailler, il est gĂ©nĂ©ralement tatouĂ© le lendemain, mais la rĂšgle nâest pas toujours respectĂ©e. Auparavant, il devra passer par un bĂątiment dit de dĂ©sinfection, surnommĂ© âle saunaâ Ă Auschwitz. Il y sera enregistrĂ©, dĂ©pouillĂ© de tous ses vĂȘtements, de ses Ă©ventuels objets de valeur et du moindre papier ou photographie, puis on lui rasera la tĂȘte et le pubis. AprĂšs une douche, il recevra la tristement cĂ©lĂšbre tenue Ă un simple numĂ©roLe numĂ©ro incrustĂ© dans la peau Ă©tait lâaboutissement de ce systĂšme parfaitement rĂ©flĂ©chi de dĂ©shumanisation. Le prisonnier nâavait mĂȘme plus de nom mais une âimmatriculationâ quâil Ă©tait obligĂ© dâapprendre par coeur afin de la rĂ©citer, en allemand, Ă chaque appel ou convocation. Pour les Juifs croyants, lâoffense sâajoutait Ă la souffrance puisque la Torah interdit toute modification irrĂ©versible du corps, donc les tatouages notamment. On sait nĂ©anmoins que lâĂȘtre humain est capable de sâadapter Ă tout, y compris Ă lâenfer sur Terre. Dans son livre emblĂ©matique âSi câest un hommeâ, lâItalien Primo Levi, rescapĂ© dâAuschwitz, explique comment certains dĂ©portĂ©s arrivĂšrent Ă trouver un brin dâhumanitĂ© derriĂšre chaque matricule. âCertains dâentre nous se sont peu Ă peu familiarisĂ©s avec la funĂšbre science des numĂ©ros dâAuschwitz, qui rĂ©sument Ă eux seuls les Ă©tapes de la destruction de lâHĂ©braĂŻsme en Europeâ, Ă©crit Primo Levi. âPour les anciens du camp, poursuit-il, le numĂ©ro dit tout la date dâarrivĂ©e au camp, le convoi dont on faisait partie, la nationalitĂ©. On traitera toujours avec respect un numĂ©ro compris entre 30 000 et 80 000, il nâen reste que quelques centainesâ. Selon plusieurs tĂ©moignages, des gardiens SS semblaient Ă©galement Ă©prouver un certain respect pour les prisonniers qui portaient les numĂ©ros les moins Ă©levĂ©s, preuve de leur endurance Ă survivre. Parfois, ils leur donnaient une corvĂ©e moins importante ou la faisaient faire par des dĂ©tenus arrivĂ©s plus rĂ©cemment. Environ 400 000 personnes ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es et rĂ©duites Ă un simple numĂ©ro dans le plus grand camp de la mort mis en place par les nazis, plus de la moitiĂ© y a pĂ©ri. Mais ce bilan effrayant est encore loin de montrer toute lâampleur de lâextermination, car au total, 1,3 million dâhommes, de femmes et dâenfants sont arrivĂ©s un jour Ă Auschwitz⊠1,1 million nâen sont jamais ressortis vivants. 90% des victimes Ă©taient des Juifs venus de toute lâEurope. Le camp dâAuschwitz nâest quâun exemple de la monstruositĂ© nazie qui visait Ă la destruction du peuple juif, appelĂ©e en hĂ©breu la Shoah, la âcatastropheâ. La Shoah a fait disparaĂźtre prĂšs de 6 millions de MusĂ©e dâAuschwitz-Birkenau et
DĂ©couvrezet achetez le livre J'ai vĂ©cu les camps de concentration : la Shoah Ă©crit par Simone Lagrange et Cristina Szenberg et AndrĂ© Migdal chez Bayard Jeunesse sur continuant dâutiliser notre site, vous acceptez que nous utilisions les cookies conformĂ©ment Ă notre Politique sur les Cookies.
Jignore en vĂ©ritĂ© quelle sera la grande cause nationale 2015, certainement pas le racisme, ou alors trop le racisme, dont on cause politique pour cause de grande caus Les«évadĂ©s» de la Shoah: parution d'un livre en Allemagne sur ceux qui ont fui les trains de la mort Temps de lecture : 2 min. Annabelle Georgen â 21 mars 2014 Ă 0h00 Entre1933 et 1945, au moins 391 Suisses ont Ă©tĂ© emprisonnĂ©s dans des camps de concentration par le rĂ©gime nazi et plus de 200 d'entre eux sont morts durant leur captivitĂ© ou peu aprĂšs leur Ila paru indispensable Ă l'auteur, lui-mĂȘme dĂ©portĂ© Ă 3 ans et demi avec sa famille au camp de concentration de RavensbrĂŒck puis de Bergen-Belsen, d'octobre 1943 Ă . 531 266 202 575 304 15 360 718